Réponses à la presse de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lors d'une conférence de presse conjointe avec Karamoko Jean-Marie Traoré, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, à l'issue des pourparlers, Ouagadougou, 5 juin 2024

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Question (traduite du français): Savez-vous que le Burkina Faso a rompu les précédents accords coloniaux? Quelles propositions la Fédération de Russie peut-elle lui faire pour que notre pays puisse se développer?

Sergueï Lavrov: Nous entretenons des relations de longue date avec le Burkina Faso. Après les changements survenus ici et l'arrivée au pouvoir du Président Ibrahim Traoré, nos relations ont reçu un puissant élan positif.

Nous constatons pratiquement chaque jour, et le Président Ibrahim Traoré a partagé ces évaluations aujourd'hui, qu'après la puissante vague de décolonisation politique du continent africain au XXe siècle, les pratiques coloniales et néocoloniales restent tenaces sur le plan économique.

Nos relations avec les pays africains n'ont jamais eu de caractère colonial. C'est pourquoi, avec l'arrivée du Président Ibrahim Traoré, nous avons pu pleinement révéler (et continuons de le faire) le potentiel d'une coopération mutuellement bénéfique et égalitaire dans divers domaines, notamment l'économie, le secteur social, la santé, l'éducation, la coopération militaire et militaro-technique. Ces liens sont construits sur la base de l'égalité et du bénéfice mutuel.

La rencontre de l'année dernière entre les Présidents de la Russie et du Burkina Faso, Vladimir Poutine et Ibrahim Traoré, à Saint-Pétersbourg lors du deuxième sommet Russie-Afrique a eu une importance particulière pour donner à nos relations contemporaines avec le Burkina Faso un caractère qualitativement nouveau. Hier et aujourd'hui, nous avons longuement discuté de la manière de mettre en œuvre ces accords de manière pratique et efficace et de ce qu'il reste encore à faire.

Question (traduite du français): La question concerne la guerre que le Burkina Faso mène contre les terroristes armés. Elle est dirigée par le Président Ibrahim Traoré. Que pense Moscou de nos actions? Pouvons-nous compter sur le soutien de la Fédération de Russie dans cette guerre?

Sergueï Lavrov: Vous ne pouvez pas. Vous avez déjà ce soutien. Dès les premiers contacts entre nos pays après l'arrivée au pouvoir du Président Ibrahim Traoré et de son équipe, nous nous occupons étroitement de tous les domaines de coopération, y compris le développement des liens militaires et militaro-techniques. Hier, le Vice-ministre de la Défense de la Fédération de Russie, Iounous-Bek Evkourov, était ici pour une nouvelle visite. Il examine régulièrement les tâches pratiques avec ses collègues du Burkina Faso. Des instructeurs russes travaillent ici. Leur nombre va augmenter. Parallèlement, nous formons des représentants des forces armées et des organes de maintien de l'ordre du Burkina Faso en Fédération de Russie. Ce type de partenariat est très concret et très avancé. Je n'ai aucun doute que grâce à cette coopération, les foyers de terrorisme restant sur le territoire du Burkina Faso seront éliminés.

Question: La presse américaine affirme que le renforcement des positions de la Russie en Afrique affaiblira l'influence des États-Unis dans cette région. Est-ce que Moscou envisage vraiment d'évincer les Américains d'Afrique?

Sergueï Lavrov: Les Américains ne peuvent pas se débarrasser (on ne sait pas s'ils s'en débarrasseront un jour) du syndrome d'omnipotence et de permissivité. Ils se croient en droit de faire valoir leurs prétentions dans le monde entier. Ils indiquent aux pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et, bien sûr, d'Europe comment agir en matière d'économie et de politique, comment ils doivent coopérer avec les États-Unis contre tout concurrent que Washington considère comme tel. Ils mesurent toutes les relations internationales à leur "aune": ceux qui sont pour les États-Unis et ceux qui est contre eux. Par conséquent, cela ne nous concerne pas. Nos relations avec nos amis africains se développent exclusivement sur la base d'un intérêt mutuel, de bénéfice et d'une totale égalité.

L'Occident continue de jouer à des jeux à somme nulle. Il ne peut pas comprendre l'interaction égalitaire. Il reste contaminé par la "bacille" du colonialisme et du néocolonialisme, qui le motive dans ses relations avec la majorité mondiale. Ces relations sont toujours considérées comme une opportunité de vivre aux dépens des autres, de tirer des avantages unilatéraux.

Question (traduite du français): Quand pouvons-nous attendre une coopération entre la Russie et le Burkina Faso dans le domaine de l'énergie nucléaire?

Sergueï Lavrov: Il a déjà été annoncé que le Ministre de l'Énergie du Burkina Faso, Yacouba Zabré Gouba, participe actuellement au Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Notamment, comme l'a confirmé aujourd'hui le Président Ibrahim Traoré, votre ministre a prévu des rencontres avec la direction de notre société nationale de l'énergie nucléaire Rosatom.

Je pense qu'à l'issue de ces contacts, vous aurez une idée intégrale des opportunités et des compétences de la Fédération de Russie, leader incontesté en matière d'énergie nucléaire au niveau mondial. Cette société est prête à partager non seulement ses produits, mais aussi à créer dans les pays partenaires un secteur correspondant, incluant technologies, personnels, et tout ce qui est nécessaire pour cela.

Question (traduite du français): C'est votre première visite au Burkina Faso. Quelles impressions avez-vous de ce pays, de son peuple et de l'accueil qui vous a été réservé? Peut-on dire que vous vous sentez ici comme chez vous?

Sergueï Lavrov: En ce qui concerne mes impressions du Burkina Faso. Jusqu'à présent, je n'ai vu que la capitale et un peu les environs sur la route depuis l'aéroport. Ils sont magnifiques. Le pays grandit, se développe. À en juger par les visages et les regards des gens dans la rue, ce peuple a choisi la liberté et veut rester maître de son destin. Et c'est ce que je vous souhaite.


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